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Le signe

Le signe de la division est le signe de notre espérance

Il y a une loi du symbolique qui veut que de l'objet imaginaire détruit au dehors, naisse sa représentation symbolique au-dedans. L'accès au symbolique se fait par le trou de l'image : d'où la fonction initiatique de la grotte obscure dans les anciennes civilisations préhistoriques.

L'initiation est toujours une procédure ouvrant au néophyte l'accès au symbolique. Pour que l'initié puisse accepter et comprendre qu'il habite le monde à partir de la parole, à partir des signes.

La société humaine n'est pas une société "naturelle" : elle est fondée, structurée, par et dans le signifiant, le langage.

C'est aussi pour cela que la mort doit être comprise comme un passage ouvrant l'accès à la dimension de l'esprit qui doit être notre vraie demeure.

Le problème est que les religions instituées en rajoutent alors sur le plan imaginaire : cherchent à écraser le symbolique sur le plan imaginaire (n'est-ce pas ce dont Moïse se plaignait déjà ?).

On s'accroche au sens et on oublie le signe (la division).

Au niveau de la philosophie, la dialectique (Hegel) c'est cela : la loi de la dialectique n'est autre que celle de la division, pour qu'existe le signe au-delà du sens.

Donc aucun discours ne dira le dernier mot sur la vérité. Seul le langage lui-même, la lettre (Lacan) le fera.

Ne cherche pas à savoir : contente toi de suivre la ligne blanche de la division (le signe). C'est cela l'éthique de la fidélité à la règle du langage : l'éthique de l'Alliance Ouverte.

La parole n'est pas accord autour d'un sens (Aristote). Mais destruction du sens propre, cela seul permettant l'accès à la vérité de l'autre : sa différence.

C'est pourquoi le signe de la division est le signe de notre espérance, le signe de notre salut. Pour sortir de la prison du sens religieux (mais attention, le rationalisme peut aussi bien, en miroir opposé de la religion, le devenir lui-même).