Antiquitées

Cosmos intégré
28/10/2006



Nous vivons dans un monde ordonné. Cet ordre cosmique est constitutif de notre être, car nous ne sommes pas séparés du cosmos, mais il est intégré en nous. Les anciens parlaient de l'être humain comme d'un miroir ou d'un microcosme.

Dragon Rouge et Dragon Vert

Le cosmos n'est pas que nombre et symétries. Il est aussi le lieu de confrontation de deux forces antagonistes : les dragons/serpents rouge et vert. Ces deux forces peuvent s'opposer, mais elles sont en fait complémentaires et leur conflit trouve sa solution dans leur alliance. De leur alliance né le serpent arc-en-ciel qui uni aussi la Terre et le Ciel, l'Esprit et la Matière.

Le dragon rouge, signe de feu, a pris en Égypte le nom de Seth. Le dragon vert, signe d'eau, celui d'Osiris. Le feu est purificateur et séparateur, mais il est stérile. L'eau est liante et féconde, mais elle corrompt et rend putride.

En Amérique, l'alliance du D-R et du D-V a pris le nom de Quetzalcoatl, associé à la planète Vénus et à l'est. Il est aussi signe de mort et de résurrection. Car Quetzalcoatl est le sacrifié qui a triomphé de la mort, c'est-à-dire de l'empire du mal, de la matière et de la volonté de puissance.

Il y a une authentique spiritualité indienne, très proche dans sa structure de celle du christianisme.

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Le symbole de la croix ne doit pas son succès qu'à l'instrument de supplice en vogue sous les romains. C'est que tout sacrifice est lié à l'organisation cosmique et que la croix en est le symbole universel.

Le fait est que l'homme habite une terre métaphysique : une terre de symboles. Mais cette terre est ordonnée, agencée et créée par le sacrifice. Autant dire que c'est par la mort que l'on accède à la Vie, c'est-à-dire à la forme pure (platonicienne ?) qui est au-delà de la matière.

Au centre de la croix est un feu ardent. Le feu est l'agent du sacrifice. Tout est consumé, purifié et sanctifié par le feu.

Cependant dans les sacrifices animaux, les hommes font brûler la graisse et les os mais conservent la viande pour la consommer. C'est que le sacrifice est aussi partage : une part revient aux dieux, une autre aux hommes.

Le graisse doit brûler, mais la viande elle est nécessaire à l'alimentation. Les hommes ne sont pas de purs esprits. Mais ils habitent un monde ordonné, qu'ils partagent avec les esprits/dieux. Chacun a son lot, sa part, sa place. A partir de l'animal sacrifié, les parts sont distribuées et la structure du monde est comme recréée. Une structure donc de relations, d'échanges, de partage et d'alliance.

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Aujourd'hui la graisse n'est plus brûlée, ce pourquoi il y a tant d'obèses ; maladie spirituelle et non physique. Les machines brûlent la graisse à notre place. Elles deviennent le lieu d'accueil du feu, de l'énergie qui a éternellement besoin de brûler. Mais nous n'accueillons plus le feu, le principe animant en nous. Dés lors les graisses s'accumulent et nous crevons... à petit feu !

L'homme sec fait brûler le feu en lui. C'est lui qui se donne en sacrifice à la flamme, pour qu'elle fasse son office de purification et brûle les déchets qui se sont accumulés dans son organisme.

L'homme n'est pas pur esprit : une part revient à l'esprit et doit brûler. Une autre part est matière saine et est conservée. Mais la matière n'est saine que par l'action du feu qui la débarrasse de ses surplus nuisibles. Si cette structure, cette organisation cosmique dont les lois ne sont inscrites nulle part, mais présentes partout, n'est pas observée, il y a alors maladie, malaise, symptôme.

Les anciens le savaient qui cherchaient la solution de leurs maux dans le sacrifice, la prière, la religion, sans oublier la part due aux réalités matérielles.

Aujourd'hui cependant la part de l'esprit est niée ; il ne reste plus que la part de la matière. Alors le monde va de plus en plus mal et on se demande pourquoi.