Il est possible de penser Antiquitées

Déclaration



Le masochisme selon les psys (version lacanienne) est d'abord un mode de jouissance basé sur le déni de la fameuse castration.

De la répétition d'une scène traumatique d'agression, en son principe non essentiellement sexuelle, d'un corps aliéné, ils ne disent rien.

Notre société est pourtant fondée sur l'agression et la domination. Dans la folie du discours du maître, tout corps naturel doit être contrôlé, jugulé, discipliné. Et d'abord dans son principe qui est pour tout corps vivant le sexe. La liberté, c'est-à-dire la vie est l'objet de haine du maître.

Le masochiste a intégré ça et en jouit passivement, répétitivement, sans être capable d'en saisir le sens premier exclu du discours conscient, puisque le maître est là pour refouler toute prise de conscience compromettante pour lui.

Cette présence secrète du maître dans nos consciences, c'est ce que je désigne moi sous le nom d'inconscient. Ce maître est un maître endormeur, un maître hypnotiseur. Il se rend maître de nos consciences en nous plongeant dans une sorte d'état somnambulique quasi permanent.

Que faudrait-il pour nous réveiller ? Une sorte de révolution générale, mais qui comme toutes les autres risquerait fort de se terminer mal. Car le maître est ainsi fait qu'il semble increvable.

Ne croyons pas que le sadique dans son rapport à ce réel ténébreux du maître, soit plus futé que le maso. Il jouit certes sur un mode actif de l'aliènation du corps, mais il est tout aussi manipulé, endormi et "inconscient" que l'autre. Les ébats auxquels tous deux se livrent sans frein sont des scènes hallucinées, dont ils sont les marionnettes vivantes. L'agression traumatique s'y répète indéfiniment avec une monotonie désespérante.

S'il est possible de penser, il est aussi possible de se libérer. C'est à quoi maintenant je vais m'attacher quitte à y laisser la peau, puisque de toute façon il faut la laisser. Ce combat est une guerre que je déclare ouverte. Me suivront ceux qui voudront.

Quand on commence un combat, on n'en connait pas la fin. Peut-être n'y en aura-t-il pas. Mais il faut savoir que l'on combat d'abord contre soi. Car le maître n'est au fond rien d'autre qu'une tendance de notre personnalité. C'est contre soi et pour soi qu'il faut donc mener le combat. Car je suis les autres.

Enfin j'ajouterai que ce combat n'est rien d'autre qu'un éveil.