J'en ai assez d'avoir les oreilles rebattues par les merveilleuses
performances des singes et autres bêtes de cirques dans la
mémorisation d'images ou de gestes simples que les
expérimentateurs, emportés par leur
volonté aveugle de négation de l'exception
humaine, appellent sans rire langage. On voit par là
peut-être quelle utilisation ils font eux de la langue et de
sa capacité informative. Ce à quoi ils la
réduisent en effet, c'est à une forme sans
pensée, une forme vide, morte.
Ce sont des propagandistes, non des penseurs.
Ils pensent comme des machines, ce qui est pire que comme des singes.
Si les singes savaient parler en effet, jamais ils ne songeraient
à apprendre aux hommes leur langage. Chaque forme de vie
à sa dignité, pourquoi vouloir réduire
le singe à l'homme ou l'hippopotame à l'alligator
? Apprenons des autres ce que nous pouvons, en respectant leur
identité et leur domaine propre. Ces singeries sont
ridicules et indignes.
Quand à nous, sachons donc assumer notre
différence face à l'éternel. Par
exemple, une autre lubie de la science : les intelligences
extra-terrestres. Peut-être découvrira-t-on des
formes de vie primitives sur d'autres corps astraux que la Terre, mais
n'espérons pas que cela dépasse le stade de la
simple bactérie. Pourquoi ? Parce-que nous n'avons pas
l'expérience de l'existence d'autres formes intelligentes
dans l'univers et que si nous n'en avons pas, c'est parce-qu'il n'y en
a pas.
La Terre est une exception parmi la cohorte des planètes :
elle est unique dans l'univers, c'est aussi simple que ça.
Et l'homme sur la Terre est tout aussi unique qu'elle. Il n'y a pas
quelque part perdu dans l'espace, une autre Terre, support de vie, ni
une autre humanité, support du ciel.
Qu'est-ce que cela veut dire, l'homme support du ciel ? Eh bien c'est
une parole que je vous laisse à méditer...
***
Le caractère unique de l'humanité, c'est ce que
la
science n'est pas encore parvenue à penser (mais
pense-t-elle ?). Cela suppose en effet une véritable
révolution des consciences, un autre sens de l'être et de
la vie, anti-naturel et super-rationnel. C'est oser se poser la
terrible question du sphinx : qu'es-tu ? Ou pourquoi sommes-nous ?