Je suis un corps Antiquitées

Gauloiseries


Parmi les dieux gaulois en est un nommé Ogmios : le chemin. C'est-à-dire celui qui conduit, qui dirige et contraint, par la parole. Ce qui est étrange, c'est qu'Ogmios est présenté comme un Mars, un dieu de la guerre.

Ogmios représente la magie de la parole éloquente, voire ensorceleuse. Tous les dieux gaulois ont cette dimension de magie, de pouvoir magique.

Le druide est d'abord un enchanteur. Sa science terrifie, car d'une parole il peut tuer.

La science rouge est le plus haut degré de la science. Quand au problème de la structure métaphysique, en vérité, les gaulois ne se le sont jamais posé, car ils étaient profondément matérialistes.

La vraie différence avec les romains, c'est que les romains sacralisaient le pouvoir temporel, ce qui était complètement étranger à l'esprit gaulois.

Il y avait bien pourtant des sacrifices et ceux qui en étaient interdits subissaient le pire des châtiments. Mais l'esprit religieux gaulois est fantastique et aventureux. Ce n'est pas un esprit systématique. Le merveilleux et l'affectif sont au premier plan. Les gaulois sont un peuple naïf, effronté, gai et jeune. Ils ne s'embarrassent pas de formules usées. Légèreté gauloise contre pesanteur romaine. Et c'est la pesanteur qui l'a emporté !

La Gaule est le pays de la féerie, de la fantaisie, de la poésie et de l'aventure. C'est cela l'esprit gaulois. Ce qu'est venu détruire César. La liberté gauloise, cette "liberté commune" au nom de laquelle Vercingétorix a appelé aux armes.

César dans sa guerre des gaules, se représente aux yeux des romains auxquels il s'adresse, comme le représentant de la cause républicaine, son apôtre envoyé en Gaule pour l'évangélisation au nom de la république. Il y a là déjà tout l'esprit colonial. On est dans des schèmes immuables : le mépris de l'indigène, la foi en la mission de civilisation, l'aveuglement sur la volonté de puissance impérialiste qui noie le réel sous la propagande.

Ainsi quand il dit que seules les classes sacerdotale et guerrière existent politiquement, alors que le menu peuple n'a pas de liberté, le tribun démocrate transparaît derrière le général.

La Gaule en ce temps était perpétuellement en armes, agitée et préoccupée de guerre. C'était une activité vraiment prégnante. Aussi cela laissait peu de liberté au peuple. On peut même dire que la société était structurée pour et par la guerre. Rome en imposant son empire a mis fin à cela et du coup donné au menu peuple la liberté de l'ordre, de la sécurité, de la paix. C'est ainsi que la démocratie apparait : lorsque le spectre de la guerre s'éloigne. Et c'est la puissance qui l'engendre.