Il est possible de penser Antiquitées

Synthèse


Je cherchais un principe d'autorité, unique, absolu. Je voulais être l'instituteur d'une nouvelle alliance. Toutes celles qui existent, religieuses, politiques ou autres, étant devenues obsolètes.

Le premier principe qui me soit apparu (intellectuellement bien sûr), fut le principe naturel, suivant la voie allemande de l'accord avec la nature (écologie), voire avec l'éros (Freud). Mais je n'étais pas satisfait...

Le second principe fut celui de la communauté, voire de l'humanité (Marx et le socialisme). Issu de celui-ci, un troisième principe pointait déjà l'oreille : le principe symbolique, le structurateur social qui chez Lacan est réduit au pur élément signifiant (lettre @). Mais je n'étais pas satisfait...

Il me restait alors la liberté, apparaissant comme le seul vrai absolu. Mais j'eus peur de sombrer à partir de là dans le nihilisme...

Revenant à la suite d'une crise personnelle à la prise en considération des valeurs religieuses traditionnelles, il m'apparut que l'esprit était le mieux à même de prendre la place du principe. Mais je demeurais sceptique...

Aujourd'hui, un peu refroidi et fatigué de ma longue quête, je peux dire seulement que je suis essentiellement anti-matérialiste. Et sceptique vis-à-vis de tous les savoirs institués qui tous sans exception peuvent se ramener à des discours, c'est-à-dire à des signifiants liants un certain nombre de sujets à un certain contexte historique et pragmatique (matériel justement).

Mais comment atteindre à l'absolu ? Ne faut-il pas accepter précisément le fait que l'homme n'existe que comme être historique, relatif à un contexte donné ? Ne suis-je pas un être de chair et de sang, un être mortel ?

Pour moi il faut revenir à l'expérience primitive de l'être au monde, dans un sens heideggerien. C'est-à-dire qu'il nous faut dépasser et oublier tous les savoirs qui nous occultent la réalité première. Ce qui est bien une libération. Mais conceptuelle.

L'homme sans concept, c'est l'homme premier. Et c'est celui-là seul qui peut avoir une relation, une expérience authentique du monde.

Certaines religions ou philosophies (le bouddhisme notamment) ont emprunté cette voie. Et elle reste toujours possible. C'est là où j'en suis aujourd'hui...

13/02/2007


Pour cerner l'essentiel :
• Il ne faut pas penser le monde comme quelque chose de déjà-là auquel le sujet doit s'adapter, mais comme quelque chose à construire.
• Le premier principe est celui de l'alliance même, soit l'acceptation de l'être en tant que tel.
• L'alliance est l'acte de fondation du monde, soit la première phase de sa construction.